L’employabilité s’est peu à peu imposée comme un concept central dans les discours sur les mutations économiques, organisationnelles ou technologiques. En mettant l’accent sur la capacité individuelle à prendre en charge sa carrière, l’employabilité responsabilise les salariés, mais elle peut également être conçue comme un projet émancipateur. C’est notamment le cas lorsqu’elle découle de pratiques managériales et de modalités d’organisation du travail qui mettent le salarié en capacité d’expérimenter, d’apprendre et de développer un ensemble de compétences transférables, d’en prendre conscience et de s’orienter vers des évolutions professionnelles désirables. Cette perspective amène à dépasser une approche strictement centrée sur les dispositifs d’activation du marché du travail et de formation professionnelle et amène à faire de l’employabilité une cause commune aux salariés et aux entreprises à incarner tout au long de la relation d’emploi.

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Les politiques publiques sont souvent conçues selon une logique « top-down », où l’État décide et le terrain applique. Mais pour l’entrepreneuriat innovant, cela ne suffit plus. Il faut aussi une dynamique « bottom-up », qui vient des entrepreneurs eux-mêmes. L’enjeu est donc d’articuler ces deux logiques. La French Tech, lancée en 2013, en est un exemple. Pensée par l’État, elle est portée localement par les entrepreneurs qui y participent activement. En dix ans, le nombre de start-up a fortement augmenté, malgré des limites. Ce modèle montre que l’efficacité d’une politique dépend autant de sa conception que de l’engagement du terrain. C’est cette coopération entre État et entrepreneurs qui rend une politique réellement vivante, utile et durable.
GOMOT Timothée - IAE Paris-Est |
CHABAUD Didier - IAE Paris-Sorbonne Business School |
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- Entrepreneuriat, Management de l'Innovation, Management public