Les entreprises sont engagées dans des actions de transformation qui concernent parallèlement le numérique et le management, comme s’il s’agissait de sujets n’ayant pas un lien direct l’un avec l’autre. Souvent d’ailleurs, les personnes en charge de la transformation managériale et celles en charge du déploiement du numérique ne sont pas les mêmes comme s’il s’agissait de sujets étrangers l’un à l’autre. La littérature académique fait écho à cette division du travail d’organisation. Cette séparation est source de problèmes. Or à l’observation ces deux sujets sont intimement liés, chacun se nourrissant de l’autre. Si on s’accorde sur le caractère fortement transformateur du digital, on ne peut pas ne pas considérer qu’il ne concerne pas le management. D’autre part, on ne peut pas considérer que la transformation managériale puisse se faire à l’écart des nouveaux outils mis à disposition des organisations.

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Les politiques publiques sont souvent conçues selon une logique « top-down », où l’État décide et le terrain applique. Mais pour l’entrepreneuriat innovant, cela ne suffit plus. Il faut aussi une dynamique « bottom-up », qui vient des entrepreneurs eux-mêmes. L’enjeu est donc d’articuler ces deux logiques. La French Tech, lancée en 2013, en est un exemple. Pensée par l’État, elle est portée localement par les entrepreneurs qui y participent activement. En dix ans, le nombre de start-up a fortement augmenté, malgré des limites. Ce modèle montre que l’efficacité d’une politique dépend autant de sa conception que de l’engagement du terrain. C’est cette coopération entre État et entrepreneurs qui rend une politique réellement vivante, utile et durable.
GOMOT Timothée - IAE Paris-Est |
CHABAUD Didier - IAE Paris-Sorbonne Business School |
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- Entrepreneuriat, Management de l'Innovation, Management public