Un mouvement émerge en faveur d’entreprises qualifiées de «libérées » auxquelles ses partisans associent performance économique et bonheur au travail. Porté par le succès de quelques talentueux promoteurs et d’ouvrages à succès, il suscite un fort engouement médiatique. Nous invitons à former un jugement raisonné sur la base des informations disponibles, en interrogeant les pratiques plutôt qu’en prenant position a priori sur les discours. A la suite d’une recherche de terrain portant sur trois ETI – le fondeur Favi, pionnier du mouvement, le biscuitier Poult et le dépanneur de flexibles hydrauliques, Chrono Flex -, nous répondrons successivement à quatre questions : Qui sont les « Entreprises libérées » ? Qu’est-ce qui distingue ces entreprises des autres ? Où est la nouveauté ? Quels sont les effets de ce nouveau modèle de management et quels en sont les écueils ?

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Les politiques publiques sont souvent conçues selon une logique « top-down », où l’État décide et le terrain applique. Mais pour l’entrepreneuriat innovant, cela ne suffit plus. Il faut aussi une dynamique « bottom-up », qui vient des entrepreneurs eux-mêmes. L’enjeu est donc d’articuler ces deux logiques. La French Tech, lancée en 2013, en est un exemple. Pensée par l’État, elle est portée localement par les entrepreneurs qui y participent activement. En dix ans, le nombre de start-up a fortement augmenté, malgré des limites. Ce modèle montre que l’efficacité d’une politique dépend autant de sa conception que de l’engagement du terrain. C’est cette coopération entre État et entrepreneurs qui rend une politique réellement vivante, utile et durable.
GOMOT Timothée - IAE Paris-Est |
CHABAUD Didier - IAE Paris-Sorbonne Business School |
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- Entrepreneuriat, Management de l'Innovation, Management public