Entrepreneur(e) ET étudiant(e), vivre et apprendre les tensions

20/03/2019

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The Conversation

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »3/4″][vc_column_text]Pascal Corbel, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay

Cet article reprend l’intervention de Pascal Corbel, Vice-président chargé des relations avec les entreprises et de la formation tout au long de la vie de l’Université Paris-Sud, dans le cadre de la conférence FNEGE-Fondation MMA « Moi entrepreneur(e) : Comment agir et penser en même temps ? » du 29 novembre 2018.


A peu près tous les entrepreneurs vous diront que, surtout en phase de création, leur entreprise mobilise toute leur attention. On voit donc mal comment une activité d’entrepreneur peut-être cumulée avec une autre activité exigeant temps et attention.

Pourtant, on a vu émerger au cours de ces dernières années une nouvelle espèce d’entrepreneurs : les étudiants entrepreneurs, dont le nombre ne cesse d’augmenter. Pourtant, en principe, les études sont fortement consommatrices de temps et d’attention. Dès lors, on ne devrait pas pouvoir combiner les deux…

Certes, il existe des moyens pour atténuer ces tensions. Et le statut d’étudiant entrepreneur a été conçu pour cela. Pour celles et ceux qui travaillent sur un projet pendant leurs études, il facilite la négociation d’allégements de programme : remplacement du stage par le travail sur son projet, validation d’UE projet ou de crédits ECTS pour l’engagement étudiant. Et surtout, comme, justement à cause de la difficulté à combiner études et création d’entreprise, le projet est rarement tout à fait abouti en fin de cursus, il permet de rester étudiant après ses études en travaillant cette fois à temps plein sur son projet, tout en bénéficiant de l’accompagnement prévu dans le cadre du diplôme d’étudiant entrepreneur.

Par ailleurs, le profil même des étudiants leur donne quelques atouts pour gérer ces tensions. L’effet génération « on line » combinée à la capacité à évaluer et assimiler intelligemment les informations les conduit sans doute à mieux utiliser les ressources mises à disposition sur le web. De nombreuses institutions liées à l’entrepreneuriat comme l’Agence France Entrepreneur ou BPIFrance mettent à disposition des ressources en ligne. Avec le développement des formations à l’entrepreneuriat, c’est aussi souvent le cas de leur université ou grande école. Et ceux qui veulent prendre un peu de recul peuvent aller voir les vidéos Xerfi-FNEGE ou « fenêtre ouverte sur la gestion ». Il n’est pas rare, lors des séances de tutorat du diplôme d’étudiant entrepreneur, que ce soient les étudiants qui signalent à leur tuteur l’existence de tel ou tel outil disponible en ligne. Or, tous ces outils ont pour avantage de pouvoir être mobilisés à tout moment, de manière asynchrone, donc en-dehors des heures de cours.

Mais de nombreux travaux en gestion, à commencer par ceux d’Alain-Charles Martinet, nous rappellent que l’on n’échappe pas aux tensions intrinsèques au management d’organisations. Essayer de les nier risque de conduire à des choix tentant en vain de passer outre la nécessité d’avoir une stratégie à la fois intentionnelle et émergente, orientée vers l’exploration et l’exploitation, adaptée à l’environnement et différenciante, de même qu’une structure devra à la fois être centralisée et décentralisée, intégrative et ouverte vers l’extérieur…

Dès lors, le fait de mener de front des études et un projet de création d’entreprise peut aussi être une source d’apprentissage accéléré. Dès le début de leur projet, les étudiants entrepreneurs sont donc plongés dans une situation où, à moins de laisser de côté l’un ou l’autre de leurs projets (soit les études, soit la création d’entreprise), ils sont obligés en permanence de jongler entre des tensions paradoxales. Quel meilleur entraînement pour ce qui les attend une fois l’activité lancée ?

Dès lors, même s’il faut maintenir ces tensions à un niveau acceptable, il n’est pas certain que les dispositifs d’aide aux étudiants entrepreneurs doivent avoir pour but principal de les soulager, mais peut-être plutôt d’armer nos étudiants entrepreneurs pour les gérer. Ce qui commence par les en faire prendre conscience…The Conversation

Pascal Corbel, Professeur des universités en sciences de gestion, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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