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Depuis une vingtaine d’années les établissements de recherche et d’enseignement supérieurs français se sont transformés en profondeur sous l’influence de deux grands phénomènes : le financement par projets et l’internationalisation. Ces phénomènes ont conduits à des mutations profondes ayant des impacts structurels importants : autonomisations et concurrences entre établissements, introduction de modes de management issues du monde de l’entreprise et centrés sur la performance et la rentabilité, évolution des pratiques d’évaluation des personnels, évolutions des trajectoires de carrières des enseignants chercheurs, évolutions des sources de recrutements des étudiants, créations de parcours d’enseignements internationaux et expansion à l’international…
Depuis une dizaine d’années un troisième phénomène touche les établissements de recherche et d’enseignement supérieurs : l’entrée dans la société numérique et collaborative avec l’arrivée des technologies digitales. Ces technologies transforment radicalement les modalités de circulation de l’information et ont des incidences sociales profondes. Alors que jusque dans les années 2008, les technologies de l’information géraient essentiellement des flux d’information définis par les organisations, l’émergence des technologies digitales (smartphones, tablettes, réseaux sociaux, big data…) recentre la circulation de l’information sur l’utilisateur final. C’est l’individu désormais qui génère les données et définit leurs voies de circulations. Les conséquences sociales de ce phénomène sont importantes avec notamment une maîtrise progressive des décisions, orientations et évènements non plus par les organisations mais par les individus et les entreprises qui proposent ces technologies et sont capables de traiter les données générées. L’ensemble des organisations sont touchées par ces transformations et doivent y faire face. L’étude FNEGE sur la transformation digitale des écoles de management parue en 2018 a montré comment les écoles de management sont elles aussi touchées par ces mutations à la fois pour leurs pratiques de l’enseignement, de la recherche, de gestion des carrières des personnels, de gestion de processus de travail internes à l’établissement mais aussi sur leurs objectifs de création de valeur (Business Models). De nombreuses nouvelles opportunités de développement s’offrent pour les établissements qui sauront s’y adapter.
L’enjeu de ce sujet pour les écoles de management conduit la FNEGE à créer un Observatoire de la transformation digitale. L’objectif de cet observatoire est d’accompagner les écoles de management françaises dans les transformations à mener pour faire face à ce nouveau phénomène qu’est la transformation digitale. L’observatoire a trois missions : produire tous les deux ans une étude sur la transformation digitale des écoles de management permettant à chaque école de se situer et de bénéficier d’expériences et de pratiques mises en œuvre dans d’autres établissement ; définir un Label pour les établissements certifiant leur prise en compte du phénomène et l’évolution de leurs pratiques pour s’adapter et tirer profit des nouvelles opportunités offertes par la transformation digitale ; accompagner les établissements qui le souhaiteraient dans la mise en place de processus, pratiques de travail, formations pour faire face à cette mutation.
Imed Boughzala et Aurélie Dudézert, chercheurs en Sciences de Gestion/Management des Systèmes d’Information sur ces sujets ont choisis de mettre leur expertise au service de la communauté des Sciences de Gestion et sont les Responsables de l’Observatoire de la Transformation Digitale de la FNEGE.
BOUGHZALA Imed - IMT Business School |
DUDEZERT Aurélie - IMT Business School |
- Tendances
- Management des PME, Management public