Épisodes du podcast

Dans un contexte FANI (tout à la fois friable/fragile/fluide, anxiogène, non-linéaire et incompréhensible), les entreprises sont confrontées à une « complexité hyperbolique » et à une « instabilité paroxystique ». Elles sont harassées par des injonctions paradoxales et soumises à des pressions plurielles. Aussi sont-elles le théâtre de métamorphoses profondes. Pour y faire face, le Rapport « Les métamorphoses du management à l’heure des transitions » préconise trois actes stratégiques : - tout d’abord, l’adoption d’une pensée systémique, assise sur une pratique de l’audit 360 (à la fois propédeutique au travail prospectif de l’entreprise et corollaire de son pilotage opérationnel – auditer pour se projeter, piloter en auditant) et sur l’usage des outils d’intelligence économique et stratégique, - ensuite, la contextualisation des modèles et des outils de gestion, afin de rendre compte du caractère situationnel de l’action au sein des systèmes organisés, - in fine, un effort de régulation sociale (plaidant en faveur d’une refonte du modèle régulatoire en entreprise, la mise en place d’une gouvernance responsable, participative et élargie, faisant levier sur un système raisonné d’écoute des parties prenantes afin d’accoucher de consensus signifiants et praticables).
BRUNA Maria Giuseppina - IPAG Business School |
En ces temps troublés où s'amoncellent des crises plurielles – de nature économique, sociale, sanitaire, écologique/climatique, institutionnelle ou géopolitique-, les entreprises sont appelées à prendre part active aux transitions socio-économiques et socio-environnementales. Le Rapport « Les métamorphoses du management à l’heure des transitions » se propose d’éclairer les clés d'un « management performant » en reliant deux paradigmes fondamentaux qu’il place en interaction réciproque : - Le premier volet, de nature socio-stratégique, propose un aperçu des transformations sociétales à l’œuvre et rend compte des répercussions qu’elles peuvent produire en entreprise. Il met en relief les conditions et les mécanismes d’alignement des organisations, à l’heure où sévissent des crises systémiques multiples et enchevêtrées. Il explore, en miroir, les réponses apportées à ces bouleversements en matière de gouvernance et de pilotage stratégique, de modalités de prise de décision, d’organisation du travail, de management d'équipe et d’interaction avec les parties prenantes. - Le second paradigme, plus opérationnel, interroge le rôle du management intermédiaire, et plus précisément, du management en proximité, dans la confrontation opérationnelle à ces macro-transformations, qui suscitent à la fois effroi et fascination. Il questionne la contribution du management opérationnel au renouveau du pacte social au travail.
BRUNA Maria Giuseppina - IPAG Business School |
L’actionnariat salarié désigne la détention d’actions d’une entreprise par ses salariés. Très répandu en France, il concerne plus de 3 millions de salariés, qui détiennent en moyenne 3,9 % du capital des entreprises du CAC40, mais reste rare dans les PME (1 sur 100). Accessible à tous les salariés, il bénéficie d’avantages fiscaux depuis les années 60 et d’un consensus politique. Toutefois, il englobe des réalités variées selon la taille de l’entreprise, le pourcentage du capital détenu, et la répartition des actions entre salariés. Aux États-Unis, la recherche a majoritairement étudié des PME où les salariés possèdent 30 % du capital, montrant des bénéfices comme une meilleure performance, une implication accrue des salariés, et une attractivité renforcée. L’actionnariat salarié a été pensé dès ses origines comme un moyen d’harmoniser les relations entre capital et travail, son impact réel dépendant de sa mise en œuvre équitable.
AUBERT Nicolas - IAE Aix-Marseille Graduate School of Management |
Le diagnostic stratégique constitue un préalable fondamental à la conception de sa stratégie, son « bâton de pèlerin », au travers notamment d’outils comme la matrice SWOT ou le modèle des cinq forces de Porter. Néanmoins, ils poursuivent avant tout un objectif de compétitivité économique et éludent les questions sociales, sociétales et environnementales, alors que les premiers effets de la crise écologique ont commencé à se faire ressentir. Se pose donc la question de la pertinence des outils de diagnostic stratégique ou, au moins, s’il ne conviendrait pas de les enrichir afin d’incorporer des parties prenantes étendues à la société civile et à l’environnement. Nous nous sommes ainsi intéressés à trois voies d’incorporation de ces parties prenantes externes. Nous avons ainsi discuté la pertinence de généraliser la mise en œuvre de stratégies de RSE, d’encourager l’inscription des entreprises comme sociétés à mission, voire l’adoption de statuts relevant de l’Économie Sociale et Solidaire. Chacune ayant ses avantages mais aussi ses limites, nous concluons à l’intérêt de les mobiliser de manière complémentaire.
MULLER Paul - FNEGE |
Référence à l'ouvrage "Souveraineté et RSE : enjeux et perspectives" La souveraineté économique est une nouvelle dimension clé de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), abordée dans L'impact de la souveraineté économique sur la RSE : enjeux et perspectives. Dans un contexte de crises multiples, elle vise à réduire la dépendance économique tout en renforçant l'autonomie stratégique des entreprises. Relocaliser une partie des activités industrielles permettrait de diminuer les émissions de COz, créer des emplois et revitaliser les territoires. Cette approche combine performance économique, justice sociale et protection de l'environnement, offrant un avantage compétitif et une meilleure fidélisation des parties prenantes. Intégrer la souveraineté économique dans la RSE, c'est faire de la durabilité une priorité concrète et répondre aux attentes des citoyens, des salariés et des clients, tout en contribuant à un avenir plus résilient et équitable.
JOURDAN Philippe - IAE Paris-Est |
En français, la soutenabilité renvoie bien souvent à des enjeux essentiellement financiers, la soutenabilité de la dette étant par exemple une préoccupation à la fois politique et managériale. Pourtant, notre langue offre aussi une vision différente de la soutenabilité, au sens de ce qui peut être supporté. La soutenabilité est l’idée que les biens et services devraient être produits de telle manière qu’ils n’utilisent pas de ressources qui ne pourraient être remplacées et qui n’endommagent pas l’environnement. Il s’agit d’un développement qui peut être supporté par les limites sociétales et environnementales. L’organisation internationale de normalisation (ISO) a le même discours, faisant de la soutenabilité un état de l’ensemble des systèmes (environnementaux, sociaux, économiques) qui parviennent alors à satisfaire les besoins du présent sans que les générations futures ne soient empêchées de répondre aux leurs. La soutenabilité d’un pays ou d’une organisation est donc le but du développement durable.
PLAISANCE Guillaume - IAE Bordeaux |
La responsabilité sociétale des organisations se diffuse à l’ensemble des entités, privées comme publiques. Cette situation conduit aujourd’hui les associations loi 1901 à également penser leur responsabilité sociétale. Trop souvent plaquée sur celle des entreprises, elle doit être cadrée dans le contexte spécifique des associations. La responsabilité sociétale des associations est en premier lieu de s’assurer que la mission et les valeurs se diffusent dans toute l’organisation. Il s’agit ensuite de demeurer en conformité avec la loi, pour survivre, tout simplement. La responsabilité des associations porte également sur un certain nombre d’aspects de réédition des comptes et de transparence vis-à-vis de la performance de l’organisation dans sa vie quotidienne. Il s’agit aussi d’avoir un comportement éthique à la tête de l’association comme sur le terrain. Plus globalement, les associations peuvent se montrer exemplaires, d’abord parce qu’elles ont un rôle de politisation fondamental et donc un rôle citoyen, mais aussi parce qu’elles peuvent être motrices de l’innovation sociétale.
PLAISANCE Guillaume - IAE Bordeaux |
L'ISO 37000  considère que la gouvernance repose sur une finalité et va alors s'appuyer sur 4 principes : la création de valeur,  la stratégie, la surveillance et enfin la redevabilité. Ensuite, ces principes fondamentaux sont facilités par toute une série de principes complémentaires : le dialogue avec les parties prenantes, le leadership, les données, la gouvernance du risque, la responsabilité sociétale ainsi que la viabilité et la pérennité de la performance. Les 3 principaux résultats de la gouvernance, si elle est efficace, si elle est de qualité, si elle est collective, sont une performance effective, une série de comportements éthiques et une gestion dite responsable.
PLAISANCE Guillaume - IAE Bordeaux |
We disaggregate the notion of ‘politics of internationalization’ through identification of a set of distinct dimensions in which politics affect firm internationalization. We find that EMNE strategies are becoming more entangled with those of governments, political parties, lobbyists, and other formal and informal institutions. In emerging economies, the state often plays a relatively active role in the economy, and EMNE strategies are more conditioned by politics, policies, and non-market considerations. We argue that the ability to leverage politics is becoming more important for the competitive advantage of EMNEs, and firms are increasingly engaging in political activities through nonmarket strategies.
PANIBRATOV Andrei - EMLV |
L’eau, cette ressource si précieuse et indispensable à la vie, se trouve aujourd’hui au cœur de nombreux enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Pourtant, il a fallu attendre longtemps avant que la communauté internationale ne prenne véritablement conscience de la gravité des risques liés à l’eau. Aujourd’hui, nous faisons face à une question cruciale : comment organiser la gestion de l’eau dans un contexte de raréfaction croissante ? Cela nécessite de repenser en profondeur notre modèle économique de l’eau, qui, à ce jour, repose principalement sur les volumes consommés. Ce changement nécessite des réformes profondes mais nécessaires pour garantir que l’eau, en tant que bien commun global, reste accessible à tous, aujourd’hui et pour les générations futures.
PORCHER Simon - Université Paris-Panthéon-Assas |